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4 avril 2015 6 04 /04 /avril /2015 11:54


Bordeaux le 25 mars 2015

L'association Cauri soutenue par les associations et organisations suivantes : la compagnie Uz & Coutumes, Ibuka France, MRAP33, SDC 33, Survie-Gironde, UJFP, commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda, le 7 avril 2015.

Premier rassemblement à 11h sur le pont de pierre à Bordeaux et cérémonie de jets de fleurs sur la Garonne. Deuxième rendez-vous à 18h dans le parc de la chapelle de Mussonville (tram C arrêt Mussonville), au siège de l'Homme debout dédié par la commune de Bègles aux victimes du génocide des Tutsi.

Le 7 avril 1994 débuta, au Rwanda, l'extermination planifiée d'un groupe social défini comme Tutsi : un million de morts en trois mois seulement.

Plus de 20 ans après, notre gouvernement et l'Assemblée nationale refusent de reconnaître que l'État français, au Rwanda, a collaboré d'une part avec l'armée génocidaire en livrant des armes, en formant des miliciens, et d'autre part avec le gouvernement du Hutu-Power, en apportant un soutien diplomatique et politique, et cela avant, pendant et après le génocide.

Les États Unis, les Nations unies, la Belgique ont présenté des excuses au peuple rwandais pour avoir laissé s'accomplir l'horreur malgré le vœu du Plus jamais ça. Tandis que les décideurs militaires et politiques français en fonction, de 1990 à 1996, refusent toujours de reconnaître leur part de responsabilité dans ce crime, s'engluent dans les pires mensonges et se cachent derrière l'honneur de la France.

Notre honneur est la vérité, notre humanité nous demande de rendre hommage à toutes ces vies perdues.

Commémorer, c'est briser ce silence que veulent nous imposer ceux qui ont trahi notre confiance. Leur action, certes, était secrète, mais, ils ont agi en notre nom, nous sommes tous concernés. Comme le dit le journaliste Patrick de Saint- Exupéry, « toute la documentation est là... tout est sur la table depuis longtemp s». Les médias français ne peuvent plus considérer que ça n'intéresse personne.

Commémorer, c'est aussi s'opposer au déni dont se couvrent les bourreaux réfugiés et protégés dans notre pays.

Demeurer indifférent serait préparer une nouvelle barbarie.

Venez faire barrage à l'oubli et au silence. Venez rendre hommage à cette partie de l'humanité qui nous a été arrachée. Venez soutenir les rescapés et ce peuple dont l'histoire a été bafouée.

L'équipe de Cauri

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 19:08

      Le 15 décembre 2011, le docteur Sosthène Munyemana a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans le cadre des plaintes déposées contre lui pour participation au génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. La plus ancienne de ces plaintes, enregistrée à Bordeaux, date de 17 ans. Durant toutes ces années, le Collectif Girondin pour le Rwanda n'a eu de cesse d'appeler la justice française à se prononcer. C'est une étape décisive vers la tenue d'un procès qui vient enfin d'être franchie. C'est aussi un soulagement pour celles et ceux qui luttent afin que les institutions françaises se prononcent sur les actes et complicités qui ont permis la réalisation du génocide des Tutsi.
 
     La juge d'instruction en charge du dossier a pris la décision de faire passer M. Munyemana du statut de témoin assisté à celui de mis en examen suite à une enquête menée au Rwanda par des gendarmes français. Celle-ci s'est déroulée dans la région de Butare, sur les lieux mêmes où se trouvait le médecin rwandais durant le génocide. Ce ne sont donc pas uniquement les documents publiés depuis de nombreuses années et attribuant un rôle important à Sosthène Munyemana dans le génocide  qui ont abouti à ce changement de statut (citons néanmoins le rapport de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme et de Human Rights Watch, rédigé par l'historienne Alison Desforges, ou encore, dans un autre registre, celui émanant de la Cour nationale du droit d'asile qui concluait en 2008, pour justifier sa décision de rejet, qu'il existait des raisons sérieuses de penser que M. Sosthène Munyemana s'était rendu coupable de crime contre l'humanité).

    Depuis 1995, le Collectif Girondin pour le Rwanda appelle la justice française à se prononcer. Suite à une action menée en ce sens au mois de janvier 2010 devant l'hôpital de Villeneuve-sur-Lot, où exerce le médecin rwandais, le tribunal de grande instance de Bordeaux a jugé, en novembre dernier, que trois d'entre nous ainsi que l'association Cauri avaient enfreint la loi sur le respect de la présomption d'innocence. C'est pour nous un moindre mal dans le combat qui nous anime. Si nous avions pensé initialement faire appel de cette décision, nous choisissons aujourd'hui, compte tenu de la mise en examen récente de Sosthène Munyemana, de renoncer à ce droit. Notre souhait de voir la justice française s'emparer du dossier se réalise et il nous paraît plus opportun de mobiliser nos énergies autour de ce procès, en poursuivant le but qui a toujours été le nôtre : faire entendre la voix des victimes du génocide des Tutsi et informer nos concitoyens sur le soutien qu'a offert l'État français au gouvernement génocidaire.
     Ce procès, s'il se tient, pourrait être le premier d'une longue série. C'est plus que jamais un des buts que nous privilégions dans notre action.

    Appel à soutien: même si le tribunal qui nous a condamné a rejeté les demandes de dommages et intérêt en estimant que Sosthène Munyemana n'avait pas subi de préjudice moral, nous avons besoin de 1500 euros pour payer les frais d'avocat de S. Munyemana. Vous pouvez nous soutenir en envoyant vos dons à:
association Cauri, 40 rue Gaston Monmousseau, 33130 Bègles.
(contact: cauri33@gmail.com)


                                                                                                                                               Collectif Girondin pour le Rwanda



Toutes les infos sur le cas Munyemana sont ici: 
http://cec.rwanda.free.fr/informations/munyemana.html

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 16:13

Par un jugement rendu le 8 novembre 2011, le tribunal de grande instance de Bordeaux a condamné l’association Cauri ainsi que trois personnes présentes le 30 janvier 2010 devant l’hôpital Saint Cyr à Villeneuve sur Lot. Cette action constituait une réponse à des propos tenus dans la presse par Sosthène Munyemana,  toujours visé par des plaintes non éteintes déposées auprès de la justice française depuis 1995. Elle traduisait aussi l’exaspération des rescapés et de leurs proches devant l’inertie de la justice française lorsqu’on lui demande d'instruire des plaintes visant  des crimes de génocide dont ont été victimes les Tutsi du Rwanda en 1994.

A la suite des assignations qui nous avaient été adressées de la part des avocats de Sosthène Munyemana pour atteinte à la présomption d’innocence, nous avions réagi en considérant que cette action en justice constituait déjà en soi une « provocation ». Nous écrivions alors le 10 mai 2010 :

« L'histoire retiendra qu'au « pays des droits de l'homme », ce sont davantage les rescapés et leurs proches qui se trouvent devoir répondre de leurs actes devant les tribunaux tandis que les personnes accusées d'avoir pris part au génocide ne sont toujours pas jugées alors que des plaintes ont été déposées depuis une quinzaine d'années. »

Aujourd’hui, nous pouvons reprendre ces mêmes termes, en ajoutant que désormais la justice française ne se contente pas de recevoir les plaintes visant les rescapés et leurs proches mais qu’elle semble donner raison à leurs adversaires, lesquels ne se privent pas d’utiliser tous les moyens judiciaires et médiatiques dont ils disposent dans notre pays.

Cependant ce jugement  rendu le  8 novembre n’est pas définitif. Nous continuons toujours à croire que la justice française puisse montrer un autre visage.

Face à un scandale qui perdure, nous continuerons à porter ce combat parce que nous avons fait un choix qui nous engage sans équivoque : celui de défendre la mémoire des victimes de ce génocide ainsi que le droit à la justice pour les rescapés …

Le 27 septembre 2011, nous avions reçu le soutien de diverses organisations politiques, syndicales, ou humanitaires, de nombreux militants et sympathisants, ce qui constituait déjà un succès appréciable. Mais dans ce combat long et difficile où l’on ne gagne pas à tous les coups, ni sur tous les plans, une mobilisation encore plus large de toutes les bonnes volontés reste nécessaire pour que la vérité et la justice finissent par l’emporter. C’est pourquoi nous en appelons à la solidarité morale et matérielle de tous les individus et de toutes les organisations qui voudront se joindre à notre combat.

 

Bordeaux le 16/11/ 2011

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 22:01

Chèr/es ami/es de Cauri,

Nous tenons à vous remercier pour le soutien que vous nous avez apporté à l’occasion de ce procès intenté par Sosthène Munyemana pour « atteinte à la présomption d’innocence ».

Nous voulons citer tout particulièrement le soutien d’organisations telles que : Appui Rwanda, Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), Ibuka, , NPA 33, Union juive française pour la paix (UJFP)  FSU Gironde, SNES Gironde, SNES Aquitaine, Solidaires 33 et Union Syndicale Solidaires, Sud Education Aquitaine, Fédération Sud Education, Survie ainsi que de personnalités : Jean Claude Lefort (ancien vice-président de la Commission parlementaire d’information sur le Rwanda), Noël Mamère (député-maire de Bègles), Jacques Morel (auteur de « la France au cœur du génocide des Tutsis) et Gabriel Périés (co-auteur de « Une guerre noire »)

En nous excusant bien sûr par avance pour les organisations et les personnes que nous n’aurions omises dans cette énumération…

Nous vous donnons rendez-vous au 8 novembre, date où devrait être rendue la décision du tribunal. Nous sommes confiants mais nous savons que nos péripéties judiciaires ne se terminerons peut-être pas le mois prochain. Nous aurions alors encore besoin de votre soutien et nous ne manquerions pas à nouveau de vous solliciter.DSC00192.jpg

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 21:47

Le 27 septembre 2011 à 14 h se tiendra au palais de justice de Bordeaux, le procès intenté par le docteur Sosthène Munyemana pour « atteinte à la présomption d’innocence » contre l’association Cauri et trois membres du Collectif girondin pour le Rwanda. Ce procès vise en fait des personnes qui sont des rescapées du génocide des Tutsi du Rwanda ainsi que des proches ou encore des militants venus en solidarité, lesquels n’ont fait que rappeler que le Docteur Munyemana qui exerce à l’hôpital de Villeneuve sur Lot est toujours visé par des plaintes pour crime de génocide …déposées depuis plus de quinze ans ! Des procès  similaires ont pu se tenir ces dernières années dans plusieurs pays (Belgique, Suisse, Canada, et récemment en Allemagne) mais en France où plus d’une vingtaine de plaintes ont été déposées, aucune à ce jour n’a abouti à un procès, ce qui a valu à l’Etat français une condamnation en 2004 devant la Cour européenne des droits de l’homme. Malgré quelques déclarations d’intention de la part du gouvernement actuel sur ce sujet, il semble que la complaisance, voire la complicité dont ont fait preuve certains dirigeants français avec les auteurs de ce génocide soit un héritage encore bien présent. Dans ces conditions, une condamnation même symbolique aboutirait à priver les rescapés et leurs proches du droit à s’exprimer et notamment de demander à la justice française, de juger les individus accusés de participation au génocide rwandais. Elle contribuerait aussi à dissuader des journalistes et des militants à poursuivre leur travail d’investigation et d’information sur ce sujet sensible en France. C’est pourquoi nous déclarons notre soutien aux prévenus qui comparaîtront devant le tribunal de Bordeaux en demandant que Sosthène Munyemana soit débouté de sa plainte.

Collectif Girondin pour le Rwanda

Bordeaux le 21 septembre 2011
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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 17:50

 

http://www.lexpress.fr/pictures/76/39126.jpg

 

La chambre d’instruction de la cour d’appel de Bordeaux vient de se prononcer négativement sur la demande d’extradition formulée par l’Etat rwandais concernant Sosthène Munyemana.

 

Cette décision ne constitue pas pour nous une surprise.

 

Dans des affaires similaires, comme celle d’Eugène Rwamucyo,  la justice française a refusé d’extrader des Rwandais se trouvant également accusés d’avoir participé au génocide des Tutsis de 1994.

 

Dans ces différentes décisions,  il n’a été question que des procédures justifiant la demande d’extradition. Il ne s’agit pas d’un jugement portant sur le fond.

 

En l’espèce, cela n’efface pas les accusations qui continuent de peser sur le Dr Munyemana ni même la condamnation prononcée en 2008 par la justice rwandaise.

 

Quels que soient les amalgames qui pourront être fait entre ces différents niveaux, cela ne doit pas faire oublier la justice française est saisie depuis 1995 d’une plainte visant Sosthène Munyemana et que nous attendons toujours qu’elle se prononce sur ce dossier.

 

Cauri 33

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 17:41

 

http://medias.francetv.fr/cpbibl/url_images/2010/06/03/image_63395523.jpg

Monsieur Sosthène Munyemana


Communiqué 

Monsieur Munyemana a choisi d'assigner devant le tribunal de grande instance de Bordeaux l'association Cauri ainsi que des personnes ayant participé à l'action du Collectif girondin pour le Rwanda, reconstitué en janvier dernier, au motif qu'un « préjudice moral » lui aurait été infligé en n'ayant pas respecté à son égard la « présomption d'innocence ».

Notre réaction première est de considérer le dépôt de cette plainte comme une  provocation par rapport à la mémoire des victimes du génocide. L'histoire retiendra qu'au « pays des droits de l'homme », ce sont davantage les rescapés et leurs proches qui se trouvent devoir répondre de leurs actes devant les tribunaux tandis que les personnes accusées d'avoir pris part au génocide ne sont toujours pas jugés alors que des plaintes ont été déposées depuis une quinzaine d'années. Au-delà de cette remarque générale qui remet en perspective cet événement, il est utile de rappeler l'enchaînement des circonstances qui a conduit à la reconstitution du Collectif girondin pour le Rwanda ces derniers mois.

Une plainte a d'abord été déposée à Bordeaux en octobre 1995 contre Sosthène Munyemana pour "tortures, traitements inhumains et dégradants", cette plainte ayant été requalifiée en janvier 1996 suite à l'introduction du crime de génocide dans le code pénal français. Plus tard, suite au regroupement des dossiers « rwandais » à Paris,  une autre plainte a été déposée en 2001, par le Collectif des parties civiles pour le Rwanda. A ce jour,  Munyemana n'a pas été jugé, comme une quinzaine d'autres personnes accusées d'avoir participé au génocide et qui résident en France

Après plusieurs années de silence, l'affaire Munyemana a de nouveau été évoquée dans la presse au mois d'octobre dernier. A l'hôpital de Maubeuge, une personne ayant eu une altercation avec le médecin Eugène Rwamucyo, a découvert que ce dernier était recherché par Interpol, étant accusé d'avoir participé au génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Elle a alerté la presse. Les articles qui ont été alors publiés ont associé le cas de  Rwamucyo à celui de Munyemana également recherché par Interpol depuis 2006 pour des faits de génocide et ayant aussi exercé en tant que médecin à l'hôpital de Butare au Rwanda.

A la suite de ces articles, Sosthène Munyemana a cru bon de réagir en parlant de « calomnies » de « lynchage » et en se présentant comme la victime d'un « règlement de comptes entre la France et le Rwanda ». Il a même appelé à la rescousse Pierre Péan qui a invoqué pour le défendre la « culture du mensonge » (traduction libre du terme kinyarwanda 'ubwenge') qui expliquerait les prétendues fausses accusations qui le visent.

Devant de pareilles déclarations, il n'était pas possible de continuer à se taire. Car si Monsieur Munyemana peut se prévaloir  en France de la présomption d'innocence puisque la justice française ne s'est toujours pas prononcée, il n'est pas pour autant absous des accusations dont il fait l'objet. Il n'est pas non plus interdit de mentionner qu'il a été condamné en 2008 à la prison à perpétuité dans son propre pays pour sa participation au génocide ou encore qu'en France,  la Cour nationale du droit d'asile lui a refusé la même année le statut de réfugié politique en invoquant expressément les soupçons qui pèsent sur lui

En réalité, les témoignages qui mettent en cause le comportement de Sosthène Munyemana durant le génocide, émanent de plusieurs enquêtes qui ont été menées séparément. Elles figurent dans des ouvrages, des rapports d'organisation non-gouvernementales, des articles de presse, des reportages audiovisuels ou  encore de nombreux sites internet. On peut alors s'étonner que le docteur Munyemana et ses conseils, qui ne peuvent ignorer tous ces documents, n'aient pas jugé bon d'assigner devant les tribunaux leurs auteurs respectifs.

Si nous avons réagi aux propos de Munyemana parus au mois d'octobre, nous l'avons fait en rappelant seulement que l'affaire n'est toujours pas jugée - ce qui est en soi une situation inacceptable - et que le crime de génocide est imprescriptible. Face à ce que nous considérons comme une  manœuvre de diversion et d'intimidation de la part d'un groupe de pression dont les intérêts et les objectifs, dépassent ceux du docteur Munyemana, nous en appelons à la solidarité militante en faveur de la liberté d'expression la plus élémentaire, à la reconnaissance du droit à la justice pour les rescapés et leurs proches et à la  défense de la mémoire des victimes du génocide des Tutsis du Rwanda.

Le Collectif girondin pour le Rwanda

Bordeaux le 10 mai 2010

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 17:49

 

http://www.africatime.com/data/nouvelles/180187.jpg
Communiqué 

 

Depuis quelques mois l'affaire Munyemana  est revenue au devant de l'actualité. Après avoir lu les déclarations de ce dernier et de ses soutiens, nous avons décidé de relancer l'activité du Collectif Girondin pour le Rwanda. Il  était en effet plus que temps d'intervenir publiquement face à de tels propos. Nous en avons assez de voir cet individu se présenter comme la victime de prétendus « règlements de comptes » sur la base de « fausses accusations », ce qui revient à salir la mémoire des victimes du génocide des Tutsi du Rwanda ou encore des militants désintéressés qui ont agi dès 1994 pour informer sur la réalité du génocide et des responsabilités de certains hommes politiques français dans cette histoire.

C'est pour cela que nous nous sommes présentés devant l'hôpital de Villeneuve sur Lot pour rappeler les nombreuses accusations qui continuent de peser sur le Docteur Munyemana. La présomption d'innocence est un principe mais elle ne doit pas se transformer au fil des années en une sorte d'absolution de fait. Cela fait quinze ans qu'une première plainte a été déposée contre le Docteur Munyemana.  Nous continuerons d'interpeller les pouvoirs publics français à ce sujet. On ne peut proférer de belles paroles telles que « la France ne sera jamais un sanctuaire pour les auteurs de génocide » et faire semblant d'ignorer la réalité qui est celle de la paralysie de la justice française dans toutes ces affaires.

C'est pourquoi, si nous prenons acte de la décision du 4 février de renvoi pour complément d'information au 4 juin 2010, de la cour d'appel de Bordeaux, en réponse à la demande d'extradition visant Sosthène Munyemana, nous rappelons que ce tribunal ne se prononcera nullement sur le fond de l'affaire et qu'une éventuelle décision de refus d'extradition ne pourrait être interprétée en ces termes. En tout état de cause, la justice française devra se prononcer en instruisant les plaintes déposées en France depuis 1995 et qui ne sont pas éteintes.

Nous appelons enfin les militants associatifs, syndicaux et politiques à la plus grande vigilance face à la stratégie de « victimisation » adoptée par le  Docteur Munyemana  et ses soutiens : les vrais défenseurs des droits de l'homme doivent s'informer sur le fond de cette affaire et ne peuvent se laisser instrumentaliser par des individus qui distillent des discours négationnistes qui ont pour fonction d'occulter la réalité historique du génocide.
 

Bordeaux, le 5 février 2010

Collectif girondin pour le Rwanda

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